S’il y a une activité qui est régulièrement pratiquée par les québécois et dont on parle rarement dans les milieux médicaux, c’est le jardinage. Pourtant c’est une passion très exigeante pour la région lombaire, les épaules, les genoux et les mains. Savez-vous qu’en matière de jardinage, votre physiothérapeute pourrait vous donner de bons conseils?
Jardinage et physiothérapie : faites attention!
Dans notre travail journalier, nous dépensons beaucoup d’énergie à adapter notre environnement de travail pour qu’il soit le plus ergonomique possible. Mais pour le jardinage, nous devons nous adapter à la surface de travail qui demeure la terre et le sol.
L’entorse lombaire
Avant de planter nos fleurs et nos légumes, la préparation du sol par le bêchage manuel est particulièrement difficile pour la région lombaire. Nous nous butons souvent sur du matériel dont le poids peut varier énormément en raison de son degré d’humidité. Par exemple, si vous manipulez de la glaise ou du sable sec ou humide, le poids peut varier énormément. Si vous vous attendez à soulever une pelletée de 10 livres et qu’en réalité elle en pèse 30 livres en raison de son engorgement de liquide, vous risquez une blessure.
Rappelez-vous aussi que la région lombaire est biomécaniquement construite pour faire des flexions et extensions du tronc. Si vous rajoutez des mouvements de torsion vous exigez un travail inhabituel de vos tissus mous. C’est alors que l’entorse lombaire peut se produire.
Les genoux de sœurs
Pour travailler à la hauteur de nos plants, nous devons souvent nous mettre à genou. Cette position prolongée peut être néfaste car elle augmente la pression sur l’articulation fémoro-rotulienne. À une période où les religieuses priaient fréquemment à genou, elles développaient des bursites ou genoux de sœurs.
Il existe aujourd’hui de petits bancs de jardinage très pratiques protégeant ainsi la colonne lombaire et vos genoux. Il faut par contre prendre le temps de bien les utiliser.
Les tendinites
On est satisfait quand nos plantations poussent rapidement. On utilise même des engrais pour accélérer leur croissance. Par contre, les mauvaises herbes autour poussent aussi vite et il faut les sarcler. Cette activité répétitive demande beaucoup d’efforts des poignets et des mains et il en résulte souvent des tendinites multiples. Si vous pratiquez un bon paillage autour de vos plants, cela limitera le sarclage dont nous voudrions tous bien nous passer.
Beaucoup de patients viennent en clinique avec une blessure causée par les nombreuses heures consacrées à leur passion du jardinage. Pour rien au monde ils ne voudraient cesser car en plus ils me signalent qu’ils ont une responsabilité envers ce qu’ils ont semé. Les physiothérapeutes ont quelques petits trucs dans leur brouette d’outils pour vous aider à poursuivre votre passion.
Comme quoi le jardinage et la physiothérapie peuvent être un duo gagnant pour pratiquer votre passion en toute santé! Pour recevoir les bons conseils, consultez un physiothérapeute, membre de la FCPPQ.
Photographie : © Pexels – Creative Commons
Cet article est adapté d’un article publié par André Girard, dans des chroniques du Journal de Québec.
Il est chroniqueur en physiothérapie pour Le Journal de Québec et Le Journal de Montréal, président du club de tennis intérieur de Saguenay et fondateur du centre de conditionnement physique, Le centre Multi-Forme d'Arvida.